Le meurtre d’un père de famille reste irrésolu 16 ans plus tard

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Le 21 septembre 2007, Marc Cummings, un père monoparental de 52 ans, est battu à mort sur son camp de chasse de Cawood, Québec au sud de Maniwaki. Plus de seize ans après les faits, son meurtre est toujours irrésolu.

« Quand tu écris son nom sur Google, il n’y a rien qui apparaît. C’est comme s’il n’avait jamais existé. Mais mon frère, il existait », lance d’emblée Ann, la voix brisée par l’émotion.

La veille de sa mort, Marc Cummings a quitté le travail pour se rendre au logement qu’il habitait avec son fils Francis Cummings. N’ayant pas de voiture, il devait être raccompagné par un ami.

Une fois chez lui, il a laissé une note à son fils pour l’informer qu’il était parti avec «Roger», l’une de ses connaissances. Or, il n’a jamais été revu en vie.

C’est seulement cinq jours plus tard, pendant des recherches approfondies, que son neveu et son beau-frère (meilleur ami) ont découvert le corps, dépouillé de son portefeuille, de ses bijoux et de ses clés.

Incompréhension

Seize ans plus tard, Ann a encore du mal à comprendre pourquoi l’enquête sur le meurtre de son frère n’a pas avancé.

Pour elle, cela fait seize ans que la police n’effectue pas son travail.

« J’ai appelé plusieurs fois à la SQ pour savoir ce qu’étaient devenues les preuves récoltées sur la scène de crime. Personne ne semble avoir la réponse », déplore-t-elle.

À l’époque, la police avait saisi un canoë taché de sang près du corps de son frère. Des années plus tard, ce même canoë semble avoir disparu de la salle de preuves. Un enquêteur lui aurait d’ailleurs précisé que le canoë « prenait trop de place » dans l’entrepôt.

Le pantalon de Marc Cummings, dont les poches auraient été retournées pour prendre son portefeuille, semble lui aussi s’être perdu, indique la sœur de la victime. De même, l’analyse de mégots de cigarettes retrouvées sur le lieu du crime ne semble pas avoir été poussée.

« Une collègue de Marc est venue me voir en me disant qu’elle avait trouvé un courriel important dans ses affaires. Quand je l’ai dit aux policiers, ils m’ont confirmé avoir reçu le courriel. Maintenant, ils disent que non », affirme Ann, pour ne citer qu’un exemple.

Cela fait maintenant deux ans qu’elle a contacté la SQ pour faire publier la photo de son frère sur leur site. Aujourd’hui, elle attend toujours.

« Les policiers m’ont dit qu’il y avait du retard à cause de la COVID. Mais ça fait deux ans! Au moins, s’il y avait son visage quelque part et que quelqu’un savait quelque chose… », s’indigne-t-elle.

Personne d’intérêt

Dès le début de l’enquête, «Roger» a été nommé comme personne d’intérêt dans le meurtre de Marc Cummings. Or, il a toujours refusé de collaborer.

L’homme, bien connu des services policiers, aurait été mêlé à une saisie de marijuana le lundi précédent le meurtre. Une perquisition qui avait eu lieu sur le camp de chasse de Marc Cummings, selon sa sœur.

Pour elle, il est assez clair que son frère recevait de l’argent en échange de son terrain, qui servait au final à faire pousser de la marijuana.

« Marc, c’était le maillon faible du groupe, c’est sûr. Il n’était pas impliqué dans le travail, mais il recevait de l’argent pour se taire. Après la saisie, ils ont voulu le faire taire pour de bon », pense Ann.

Celle-ci reste persuadée que la saisie de marijuana a un rapport avec le meurtre de son frère. Cependant, seize ans après les faits, elle reste toujours avec autant de questions sans réponse.

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